Il y a cinq ans, à la Ressourcerie, Cyril Cadars chine des jeux et découvre un important stock de jeux abîmés ou incomplets, invendables en l’état et prêts à partir à la déchetterie faute de temps pour les trier.

« Avec trois boîtes de récupération, on en fait une complète. J’ai proposé de débarrasser ces stocks sur simple appel », explique Cyril Cadars, actuel président et cofondateur, avec Mathieu Cassou, de Homo ludens associés (HLA 34), la ludothèque de Plaissan.

Engagement est pris de trier cartons, piles, bois, plastiques puis de tout rapporter à la déchetterie. Avec l’aide des bénévoles de la ludothèque, le recyclage prend vie sous le nom de Rebelote. Côté solidarité, de nombreux jeux sont reconstitués et offerts à des écoles, accueils périscolaires, centres de loisirs ou revendus à des prix dérisoires.

« Rebelote enlève un gros poids dans tous les sens du terme à la Ressourcerie. Sur une année, on dépasse la tonne mais, ici, ce poids c’est surtout un gros volume », précise Cyril.

La collection de plus de 3 000 jeux, tous empruntables, est en pleine expansion. Cet aspect musée, mémoire et histoire du jeu s’étend au grenier avec Ordinosaures, une collection de jeux vidéo anciens.

« Si cette activité continue à augmenter, ça peut générer de l’emploi solidaire, ajoute Cyril. D’ailleurs, nous cherchons un local de type cave coopérative ou hangar pour désengorger le local actuel, mis à disposition gratuitement par la mairie. »

Créée en 2009 en référence à Johan Huizinga, historien néerlandais (auteur du livre Homo ludens sur le jeu en 1938), l’association du même nom avait pour objectif principal la reconnaissance du jeu comme produit culturel. À ce jour, deux salariés proposent des jeux dans douze bibliothèques. Romain Camarrata, éducateur spécialisé, développe la créativité des enfants en classes spécialisées Ulis ou IME et crèches. « Le jeu, c’est l’apprentissage ; on joue avec des objets du quotidien ou fabriqués par ma collègue Estelle Ternard », se réjouit-il. « Aux soirées jeux du vendredi, on est plus « société » que jeu ! », conclut Cyril Cadars.

La rencontre, leur fil rouge, a été mise à mal en cette année particulière sans week-end. Festival jeux d’automne et les vendredis soir sur la terrasse manquent aux passionnés.

Source : Midi Libre, 01-04-2021